Les Nations Unies dressent un bilan du développement durable dans les zones de montagne
Tous les 3 ans, la FAO et le Partenariat pour la Montagne préparent pour les Nations Unies un rapport sur les progrès du développement durable en montagne. Alors qu’il ne reste que 8 ans pour mettre en œuvre les objectifs de l’Agenda 2030 pour le développement durable, quels ont été les progrès réalisés en montagne ces dernières années ? Le rapport de la FAO et du Partenariat pour la Montagne note des progrès dans différents domaines, notamment en Europe.
La publication cette année du 6ème rapport du GIEC et de son chapitre transversal sur les montagnes a largement contribué à la diffusion des connaissances scientifiques sur l’état du changement climatique et les solutions pour l’adaptation en montagne. En matière d’adaptation, le rapport souligne également la contribution du programme suisse Adaptation at Altitude.
Par ailleurs, l’année 2021 a également été marquée par le lancement officiel du nouveau Réseau des Réserves de Biosphère de Montagne, dont l’objectif est de promouvoir l’échange d’expériences entre les responsables des réserves de biosphère afin d’améliorer leur gestion et leur contribution aux Objectifs de Développement Durable des Nations Unies.
En ce qui concerne l’agriculture, le rapport rappelle l’importance de soutenir la production en montagne, qui est souvent basée sur un modèle d’agriculture familiale à petite échelle. À cet égard, il salue les efforts déployés ces dernières années par la Roumanie pour mettre en œuvre la mention de qualité facultative « produits de montagne ». Les efforts déployés par l’Agence Nationale pour les Zones de Montagne en Roumanie ont permis de labelliser plus de 3 300 produits de montagne et plus de 1 200 producteurs en seulement 5 ans.
Enfin, le rapport souligne l’importance de la prise en compte des montagnes dans les politiques et la gouvernance. Il salue notamment les mesures prises en Italie pour cibler les zones de montagne en termes d’accès aux services et l’adoption de la première stratégie nationale pour les montagnes à Chypre. D’autres outils, tels que les comités de massif en France et en Roumanie ou les stratégies européennes comme EUSALP sont également salués par le rapport.
Comment aller plus loin d’ici 2030 ?
Les initiatives mentionnées ci-dessus peuvent grandement contribuer aux stratégies intégrées de développement durable des montagnes. Néanmoins, le rapport souligne la nécessité de développer davantage de politiques ciblées sur les montagnes, afin de prendre en compte leurs particularités et de répondre efficacement à leurs défis spécifiques. En outre, il convient de collecter davantage de données spécifiques aux montagnes pour permettre une analyse détaillée de ces enjeux. Les recommandations appellent également à renforcer les efforts d’adaptation au changement climatique par la mise en place d’une gouvernance et de financements appropriés et par la formation des acteurs.
Plusieurs événements à venir seront l’occasion de mobiliser les acteurs et les décideurs sur ces questions. C’est le cas de 2022, qui a été déclarée Année Internationale du Développement Durable dans les Régions Montagneuses, et de 2026, qui sera l’Année Internationale des Parcours et des Éleveurs. Les auteurs du rapport attendent également de la Décennie des Nations unies pour la Restauration des Écosystèmes 2021-2030 qu’elle sensibilise à la protection des écosystèmes de montagne.