La Déclaration de Puigcerdà appelle à un plus grand soutien pour assurer un avenir pérenne aux économies de montagne
Le 11 décembre, Journée internationale de la montagne, Euromontana et le gouvernement de Catalogne ont présenté à Bruxelles la Déclaration de Puigcerdà, appelant à un plus grand soutien politique pour les montagnes face aux défis à venir.
Amplifier la voix des communautés de montagne à l’échelle européenne
Hier, la Déclaration de Puigcerdà a été présentée aux acteurs européens par Víctor Puga López, secrétaire au territoire, à l’urbanisme et à l’agenda urbain du gouvernement de Catalogne, et Laura Gascón Herrero, présidente d’Euromontana et membre du groupe de coordination du Pacte rural européen. La Déclaration est le résultat d’un processus de co-construction avec les communautés de montagne au cours des 13èmes Assises Européennes de la Montagne, qui se sont tenues à Puigcerdà du 15 au 18 octobre et qui ont été co-organisées avec le Gouvernement de Catalogne et le CREAF.
Les Assises de Puigcerdà se sont efforcées de proposer des solutions pratiques et des recommandations concrètes pour accroître la prospérité, la résilience et la durabilité des économies de montagne. Avec le début du nouveau mandat européen, « Euromontana est plus déterminé que jamais à porter la voix des montagnes auprès des décideurs politiques pour garantir que les besoins de nos territoires soient reconnus », a déclaré Laura Gascón Hererro, présidente d’Euromontana.
Assurer un avenir pérenne aux économies de montagne
La Déclaration de Puigcerdà offre une vue d’ensemble des opportunités et des secteurs clés qui ont le potentiel de renforcer les économies de montagne – de l’agriculture au tourisme, en passant par l’économie circulaire ou l’entrepreneuriat – et présente des propositions pour leur assurer un avenir durable.
Quelques unes des propositions et des recommandations pour soutenir certains de ces secteurs ont été discutées lors d’un panel politique. Parmi ces recommandations figurent celles visant à assurer une rémunération plus juste aux agriculteurs, à mieux reconnaître les services écosystémiques fournis par les activités agro-pastorales et à rendre les produits de montagne plus accessibles. En réaction à la Déclaration, Michele Nori, conseiller politique à la DG AGRI de la Commission européenne, a souligné que les montagnes, qui sont des régions où l’agriculture est l’épine dorsale des économies locales, doivent être mieux soutenues par la future Politique Agricole Commune.
Un autre secteur clé pour les montagnes est le tourisme, pour lequel la Déclaration fait ressortir la nécessité d’une politique de transition juste qui soutienne les montagnes face au changement climatique, y compris pour les emplois dans les secteurs vulnérables tels que le tourisme d’hiver. En réponse, Céline Ollier, Auditrice principale à la Cour des comptes de l’Union européenne, a souligné les lacunes actuelles en matière d’adaptation en montagne et a insisté sur la nécessité d’une politique de cohésion à l’épreuve du climat et d’une cohérence renforcée entre les politiques publiques.
Enfin, la Déclaration contient des recommandations sur les instruments et les politiques à maintenir ou à développer pour assurer un avenir viable et durable aux économies de montagne de demain. Il s’agit notamment de l’Observatoire rural, qui devrait être davantage développé, ou du ‘rural proofing’. Surtout, la Déclaration appelle à des politiques scientifiquement fondées et adaptées aux territoires afin de répondre le plus efficacement possible aux défis spécifiques des montagnes. Sur ce point, Marie-Antoinette Maupertuis, Présidente de l’Assemblée de Corse et membre du Comité européen des régions, a souligné l’importance de l’approche territoriale et la nécessité de respecter le principe de subsidiarité. Selon elle, il est essentiel dans le contexte actuel de veiller à ce que « les politiques et les budgets de l’UE soient ‘rural proofés’ en amont, évalués en aval et adaptés aux besoins locaux ».
La Déclaration de Puigcerdà contient dix-sept recommandations clés pour les économies locales et sera la feuille de route d’Euromontana pour faire entendre la voix des montagnes dans ce nouveau mandat européen.