Des politiques sur mesure sont nécessaires pour lutter contre la fuite des cerveaux et le dépeuplement, a souligné le Comité européen des Régions dans un récent avis adopté le 16 mars.

Cet avis fait suite à la publication par la Commission européenne d’une communication intitulée « Mettre à profit les talents en Europe », qui propose une série de mesures visant à soutenir les régions européennes touchées par un « piège de développement des talents ». Dans le cadre du nouveau Mécanisme de Valorisation des Talents, la Commission européenne propose notamment la création d’une plateforme en ligne pour faciliter l’échange d’expériences entre les régions, ainsi que le lancement de l’initiative « Adaptation intelligente des régions à la transition démographique » pour aider les régions à développer des stratégies politiques appropriées.

Tout en saluant ces initiatives, l’avis du Comité européen des Régions souligne l’importance de la mise en œuvre de politiques adaptées aux territoires, en particulier dans le cadre de la Politique de Cohésion. Par ailleurs, les représentants des régions soulignent que les politiques de lutte contre le dépeuplement doivent être conçues avec les jeunes afin de tenir compte de leurs besoins.

Euromontana se félicite de l’avis du Comité européen des Régions et réaffirme que la lutte contre la fuite des cerveaux et le dépeuplement doit être intégrée dans la Politique de Cohésion et dans toutes les politiques applicables aux zones rurales, conformément au principe du « test rural » (rural proofing). De plus, Euromontana rappelle que la qualité de vie et la diversification économique sont les principales réponses à l’exode des jeunes des zones de montagne vers les grands centres urbains.

Euromontana partage également l’appel du Comité européen des Régions pour une analyse plus détaillée des facteurs et des opportunités dans les régions affectées par le manque de travailleurs qualifiés. Comme souligné dans notre réponse à la consultation de la Commission européenne sur la fuite des cerveaux, Euromontana suggère que ces analyses soient menées en dessous du niveau NUTS3 afin de mieux comprendre les flux de population au sein des territoires, y compris entre les capitales régionales et les zones plus éloignées.

De nombreuses zones de montagne sont touchées par une pénurie de travailleurs qualifiés, l’émigration des jeunes et le dépeuplement. En outre, les secteurs économiques émergents, tels que la bioéconomie, présentent un intérêt évident pour les zones de montagne, tandis que les secteurs traditionnels de nos régions, tels que l’agriculture et le tourisme, sont frappés par le changement climatique. Ces tendances actuelles et futures nécessitent une réflexion et des stratégies appropriées pour garantir que les montagnes restent des lieux de vie et de travail dynamiques. À cet égard, Euromontana s’implique activement dans l’Année Européenne des Compétences et organisera une conférence sur les compétences en montagne à l’automne afin de promouvoir le débat et l’échange de bonnes pratiques entre les acteurs de la montagne.