10 ans de la MQF produit de montagne, Euromontana demande plus d’efforts dans la mise en œuvre
La Mention de Qualité Facultative « produit de montagne » soutient les producteurs de montagne depuis 10 ans, mais n’est pas suffisamment promue, a constaté Euromontana lors de l’événement « Le nouveau cadre juridique pour les produits de qualité de l’UE : opportunités et défis pour les produits de montagne et les IG » qui s’est tenu au Comité européen des régions et a été co-organisé avec MOVING, AREPO et oriGIn EU.
La Mention de Qualité Facultative (MQF), qui est opérationnelle depuis l’acte délégué de 2014, protège le terme « produit de montagne » et aide à maintenir la valeur ajoutée au niveau local. Elle garantit que les matières premières et les aliments pour le bétail proviennent principalement de zones de montagne et que la transformation a également lieu dans ces territoires.
Euromontana, qui travaille sur le sujet depuis 25 ans et qui est la seule organisation à faire un suivi de la mise en œuvre de la mention, a souligné qu’elle est appliquée différemment dans les États membres en fonction des besoins nationaux et qu’elle complète d’autres schémas de qualité. Néanmoins, comme l’a souligné Guillaume Corradino, Directeur d’Euromontana, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour évaluer son impact et s’assurer de sa bonne promotion auprès des producteurs et des consommateurs. Une enquête menée en France, en Italie et en Roumanie par le projet européen MOVING (par l’intermédiaire de ses partenaires AREPO et Highclere Consulting) a confirmé que la MQF est principalement utilisée par les petits producteurs et qu’elle contribue à sensibiliser les consommateurs et à accroître la demande pour ces produits. Bien que 90 % des producteurs interrogés aient déclaré avoir l’intention de continuer à utiliser la mention montagne, le manque de soutien public et la promotion insuffisante de cette mention ont été identifiés comme des faiblesses. Euromontana recommande donc de poursuivre l’évaluation de l’impact et la collecte de données, de renforcer le soutien des autorités publiques à l’utilisation et à la communication, de mieux intégrer la MQF dans la politique de promotion de l’UE et d’introduire des logos officiels dans les États membres qui n’en possèdent pas encore. Euromontana a également souligné qu’il était essentiel de recueillir des informations supplémentaires auprès des États membres et des producteurs de montagne, et de favoriser une mise en œuvre optimale au niveau national, avant d’examiner s’il était nécessaire de modifier la réglementation européenne.
De nombreux producteurs de montagne et élus ont soutenu les messages d’Euromontana, en particulier les eurodéputées Anne Sander et Irène Tolleret, qui ont souligné que la Politique Agricole Commune et la politique de promotion doivent soutenir les produits de qualité. Par ailleurs, Karine Gloanec Maurin a rappelé que le Comité européen des régions a toujours soutenu la mise en œuvre de la MQF et plus largement l’élevage extensif et le pastoralisme, qui ont toute leur place dans la stratégie européenne ‘De la ferme à la table’ et dans les systèmes alimentaires durables.
Ces propos ont été bien accueillis par Celine Keidel de la DG AGRI de la Commission européenne, qui a salué le travail d’Euromontana sur les produits de montagne. Tout en soulignant que la MQF a été conçue pour être un outil facile à utiliser afin de réduire la charge administrative pour les autorités et les producteurs, elle s’est montrée ouverte à des efforts supplémentaires pour promouvoir les produits de montagne dans le cadre des appels à la promotion et pour limiter la fraude sur les allégations « montagne ».
10 ans après la publication de l’acte délégué, Euromontana publiera bientôt une nouvelle étude sur la MQF montagne pour mettre à jour le rapport d’avancement 2020. Pour plus d’informations, vous pouvez visionner l’enregistrement de la conférence et lire notre prise de position sur la politique de promotion.